mardi 5 avril 2005, par Claude Beaulieu
Au delà des ambiguïtés volontaires du projet présenté, tantôt comme un traité, tantôt comme une Constitution, celui-ci s’inscrit dans une dynamique destinée à supprimer les Constitutions nationales, en même temps qu’il s’oppose de manière frontale au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Dans le cas de la France, cette "Constitution" remet en cause le caractère social revendiqué par la République et entend continuer la destruction méthodique de plus d’un siècle de conquêtes sociales.
Dans les faits, ce projet de "Constitution" conduirait à la destruction de la République Française une et indivisible, laïque et sociale, ainsi qu’au renoncement quasiment irréversible, par la voie démocratique, à l’exercice de la souveraineté populaire et nationale.
Ainsi, alors que le caractère antidémocratique et l’opacité du fonctionnement de l’Union Européenne sont déjà évidents, ce texte consacre donc le rejet de l’ensemble des souverainetés populaires et nationales. C’est, en conséquence, au nom d’une exigence démocratique commune aux peuples d’Europe, qu’il mérite d’être rejeté.
La politique économique, comme toutes les autres, doit résulter d’un libre choix des peuples. Or le projet de traité, en sacralisant le principe de concurrence libre et non faussée, engage l’avenir dans une voie qui rendra impossible toute politique industrielle concertée et convergente ambitieuse. Il est à prévoir que les délocalisations, la désindustrialisation et les conséquences économiques, généralement désastreuses pour les peuples, de cette Europe néolibérale, se généraliseraient en cas de victoire du oui.
L’élargissement expose les pays les plus développés d’Europe au "dumping social". Marché ouvert et droits sociaux différents : c’est ainsi que la pression de l’ouverture des marchés rend illusoire toute revendication d’une Europe sociale dans le contexte d’Europe supranationale et fédérale qui est celui de ce projet.
L’institution prévue d’un ministre des affaires étrangères européen est irréaliste et dangereuse. Elle s’inscrit dans une logique conduisant même, au delà du fédéralisme, à la constitution d’un nouvel empire et d’un Super-Etat centralisé. Une politique étrangère commune ne peut pas être définie entre les 25, dont la récente guerre d’Irak a montré qu’ils n’ont ni la même conception de leurs intérêts ni la même vision géopolitique et stratégique.
L’inféodation à l’OTAN prévue par le projet ne peut que conduire à la guerre et à l’alignement sur l’impérialisme américain ;
Ce projet de constitution doit être rejeté car il est :
Néo-libéral et antisocial
Antirépublicain
Antinational
Antidémocratique
Il marque une étape dans une construction impérialiste
Le Comité Valmy appelle le peuple de France à s’unir et à dire NON à cette "Constitution" lors du référendum.
5 avril 2005
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