vendredi 2 octobre 2020, par Comité Valmy
Critiqué pour son départ du Conseil européen avant son terme le 2 octobre, Emmanuel Macron assume. Il assure n’avoir quitté les débats qu’une fois un texte commun finalisé et a jugé « élégant » que la chancelière allemande porte « la voix de la France ».
Emmanuel Macron s’est vu reprocher par des figures de l’opposition son départ anticipé du Conseil européen du 1er et 2 octobre à Bruxelles – le président de la République étant parti très tôt dans la matinée du 2 octobre, avant la fin des débats sur un texte commun.
Un des commentaires les plus acerbes à ce sujet a été formulé par le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui a jugé que le président était ce jour-là « trop occupé par le discours contre les musulmans ». Une référence au discours du chef d’Etat sur le séparatisme islamiste de la matinée.
Mais Jean-Luc Mélenchon a aussi reproché à Emmanuel Macron d’avoir laisser la chancelière allemande Angela Merkel porter la voix de la France lors de ce sommet européen : « Incroyable : [Emmanuel] Macron absent du sommet Europe. Trop occupé par le discours contre les musulmans. Déserteur, il confie à Angela Merkel de représenter la France ! [Ordre du jour] : relations commerciales avec la Chine, politique industrielle, l’autonomie stratégique de l’Union et marché unique. »
« Incroyable : Macron absent du sommet Europe. Trop occupé par le discours contre les musulmans. Déserteur, iI confie à Angela Merkel de représenter la France !!! ODJ : relations commerciales avec la Chine, politique industrielle, l’autonomie stratégique de l’Union et marché unique. https://t.co/R4RfiMZQzL
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) October 2, 2020 »
D’autres politiques se sont aussi étonnés de l’absence (temporaire) française à Bruxelles. Le leader de Debout la France et député de l’Essonne, Nicolas Dupont-Aignan, s’est ainsi interrogé : « Comment réaffirmer la voix de la France dans le monde avec un chef d’Etat aussi soumis ? »
« Macron sera absent du Conseil européen qui doit approuver les 1000 milliards€ du budget sur 7 ans et les 750 milliards€ d’emprunts du plan de relance. Il sera représenté par Angela Merkel ! Comment réaffirmer la voix de la France dans le monde avec un Chef d’Etat aussi soumis ? pic.twitter.com/WKQAggvQPU
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) October 2, 2020 »
Le président des Patriotes, Florian Philippot, a estimé pour sa part que « la France [était] vendue par ses dirigeants à l’Allemagne ». « C’est tout le but de l’UE d’ailleurs : assurer l’hégémonie allemande », ajoute-t-il en rappelant son leitmotiv : « Frexit vite vital ! »
« De mieux en mieux...Macron sera « représenté par Merkel » au sommet européen...
La France est vendue par ses dirigeants à l’Allemagne. C’est tout le but de l’UE d’ailleurs : assurer l’hégémonie allemande.
Frexit vite vital ! pic.twitter.com/JT6w45CZwL
— Florian Philippot (@f_philippot) September 30, 2020 »
Ce même 2 octobre, Emmanuel Macron a été interrogé sur la remarque de Jean-Luc Mélenchon. Le président a affirmé que son engagement européen était « plein et entier » : il a expliqué qu’il n’avait quitté le Conseil européen et ses débats portant notamment sur le Biélorussie et les combats au Haut-Karabagh seulement lorsque « le texte a été finalisé ».
Il a précisé que « le texte [négocié au Conseil européen] n’aura[it] plus d’amendements » après son départ. Il a confirmé avoir laissé la chancelière allemande Angela Merkel le représenter : « Il y a quelque chose d’élégant que ce soit madame la chancelière [Angela] Merkel qui porte la voix française sur le concept d’autonomie stratégique », a déclaré le président français. Et d’ajouter : « La France sera dûment représentée et je n’ai délégué aucun aspect structurant de notre politique nationale. ».
Devant les journalistes, il a également fait valoir l’importance de son intervention sur le séparatisme islamiste : « Que m’auriez-vous dit si je vous avais dit : "Je ne peux pas être là ce matin, on va repousser de huit jours ?" J’aurais eu huit jours d’articles disant : "Décidément il est très gêné, il ne veut pas nommer le problème, on sent bien [qu’il] tortille, il esquive, etc." »
Emmanuel Macron a d’ailleurs balayé le procès en islamophobie intenté par Jean-Luc Mélenchon à son égard : « Je n’ai pas le sentiment d’avoir tenu un discours contre les musulmans, mais tout le contraire. Mais vous voyez que son projet politique est la caricature pour impuissanter la République », a déclaré le chef de l’Etat, cité par l’AFP. Et d’ajouter : « Je pense que monsieur Mélenchon, s’il avait à cœur à défendre l’image de la France, sa place dans le concert européen, nous l’aurions vu depuis longtemps. »
2 octobre 2020,
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